Le Gabon et ses institutions

Histoire, Géographie et Économie

Duis condimentum nunc metus, maximus porta velit

Le Gabon, en forme longue la République gabonaise, est un pays situé en Afrique centrale, traversé par l’équateur, frontalier à l’est, au sud-est et au sud de la République du Congo, au nord-ouest de la Guinée Equatoriale et au nord du Cameroun. Ancienne colonie française, le Gabon est indépendant depuis le 17 août 1960.

C’est un pays forestier où la faune et la flore sont encore bien conservées et protégées dans treize parcs nationaux dont le parc national de la Lopé, inscrit au patrimoine mondial par l’UNESCO.

Une faible population, d’importantes ressources forestières et un pétrole abondant ont permis au Gabon d’être l’un des pays les plus prospères d’Afrique. Le pays affiche l’indice de développement humain le plus élevé d’Afrique subsaharienne selon l’Organisation des Nations unies, disposant du deuxième revenu par habitant derrière la Guinée Equatoriale et devant le Botswana. Le PIB a augmenté de plus de 6 % par an pour la période 2010-2012. Cependant, du fait de grandes inégalités dans la répartition des revenus, une proportion importante de la population reste pauvre.

Le Gabon recèle les traces de vie pluricellulaire les plus anciennes connues à ce jour. Elles remontent à 2,1 milliards d’années et ont été découvertes dans le Francevillien de la région de Franceville en 2008. En juin 2014, le CNRS annonce la découverte de nouveaux fossiles macroscopiques d’une taille allant jusqu’à 17 cm et confirme l’âge du gisement fossile à 2,1 milliards d’années.

Préhistoire et protohistoire

Concernant l’aspect humain, il existe des traces d’un peuplement préhistorique du Gabon remontant à 400 000 ans et se poursuivant jusqu’à l’âge du fer. Les Pygmées actuels, qui seraient issus de ce peuplement, sont les premiers habitants connus de ce qui est actuellement le Gabon. Chasseurs cueilleurs, ils s’installent environ 5 000 ans avant notre ère. Une vague de peuplement bantou leur succède. Les Bantous étant eux-mêmes partis il y a 5 000 ans de la zone sahélienne en voie d’assèchement, leur expansion vers le sud et l’est date d’environ 1 000 ou 2 000 ans avant notre ère. À la différence des Pygmées, les peuples bantous sont semi-sédentaires et pratiquent l’élevage ; ils maîtrisent aussi la métallurgie dès le Ier millénaire av. J.-C. Arrivés au Gabon, ils trouvent donc un peuplement pygmée sur place.

Peuplement du Gabon

Plus tard, les Mpongwes (des Bantous), s’installent entre le xie siècle et le xviiie siècle dans la zone de l’actuelle province de l’Estuaire. Le peuplement du Gabon se poursuit jusqu’au xvie siècle tant par le nord via la vallée de l’Ivindo (MitsogosOkandésBakotas…) que par le sud (ÉchirasPunusBalumbusNzebiAdoumas…) Les Fangs, eux aussi bantous, s’installent progressivement jusque dans le courant du xixe siècle.

Arrivée des Européens

Le peuplement du Gabon se constitue donc par vagues successives d’immigration, jusqu’au xixe siècle, de Pygmées puis plus massivement de Bantous, de nos jours majoritaires. C’est lors de ce processus qu’accostent, au xve siècle, les premiers Européens, des Portugais. Le nom du Gabon lui vient de ces premiers colons ; Gabão en portugais signifie « caban », en rapport avec la forme de l’Estuaire qui borde les côtes de Libreville. D’après le dictionnaire de l’origine des noms et surnoms des pays africains d’Arol Ketchiemen, il est cependant fort probable que le nom « Gabon » ait été emprunté aux populations africaines locales.

Les Portugais, suivis des Hollandais, se livrent à la traite négrière, commerçant avec les chefs côtiers et notamment les Mpongwes, établis dans l’estuaire du Komos et les Orungus, implantés dans le delta de l’Ogooué. Les esclaves sont d’abord destinés aux plantations de Sao Tomé avant que ne se développe le commerce avec l’Amérique. Le commerce concerne aussi le caoutchouc, le bois, l’ivoire… Durant cette période, qui s’étend jusqu’au xixe siècle, les Européens ne cherchent pas à pénétrer le pays ; ils établissent des implantations et des fortins dans la zone littorale et les relations avec l’intérieur du pays passent par les peuples côtiers.

Colonisation

La France occupe le Gabon progressivement à partir du milieu du xixe siècle, après un traité signé avec le « roi Denis », en 1839. Les explorateurs commencent à pénétrer l’hinterland (tels le Franco-Américain Paul Belloni Du Chaillu, qui donnera son nom au massif du Chaillu, ou Pierre Savorgnan de Brazza qui remonte le cours de l’Ogooué en 1874, puis 1876-1878 et 1879-1882).

En 1886, le Gabon devient une colonie qui, dès 1888, est fusionnée avec celle du Congo sous le nom de Gabon-Congo puis, en 1898, de Congo français. En 1904, à la suite d’un décret du 29 décembre 1903, le Gabon redevient une colonie distincte, le reste du Congo français formant les deux colonies du Moyen-Congo et d’Oubangui-Chari et le territoire militaire du Tchad. En 1910, les colonies du Gabon et du Congo sont intégrées dans l’Afrique-Équatoriale française.

En 1940, le Gabon est d’abord tenu par des forces vichystes, mais après la brève campagne du Gabon, il passe, avec l’AEF, dans le camp de la France libre. Ses dirigeants coloniaux sont alors internés. En 1946, le Gabon devient un territoire d’outre-merEn octobre 1958, la Communauté française étant nouvellement créée, le Conseil de gouvernement du Gabon, s’appuyant sur l’article 76 de la nouvelle Constitution de la Ve République (version de 1958), demande la transformation du Gabon en département françaisLéon Mba, président de ce Conseil, charge Louis Sanmarco, administrateur colonial, de présenter la demande auprès du gouvernement métropolitain. Sanmarco reçoit une fin de non recevoir, le Général de Gaulle n’y étant pas favorable, au grand dam de Léon Mba.

 

Indépendance

Le 17 août 1960, comme la grande majorité des colonies françaises d’Afrique subsaharienne, le Gabon accède à l’indépendance. Indépendance contraire au souhait de son Premier ministre Léon Mba, qui avait demandé à ce qu’il devienne un département français d’outremer ; ce dernier en devient le premier président. Il sera soutenu par la France qui assurera même militairement son maintien au pouvoir (intervention de l’armée française en 1964 à son profit), cela jusqu’à son décès en 1967 où il est remplacé par son directeur de cabinet, Albert-Bernard Bongo, appelé par la suite « Omar Bongo Ondimba ».

Le président Bongo instaure le monopartisme avec la création du Parti Démocratique Gabonais(PDG). L’exploitation des richesses naturelles du pays (bois, minerais et surtout pétrole) assure une relative prospérité au Gabon ; le président Bongo devient un chef d’État très courtisé.

À la fin des années 1980, la chute du cours du pétrole plonge le Gabon dans une grave crise économique, incitant la population à multiplier les revendications sociales et politiques.

Une conférence nationale se tient en mars-avril 1990. À l’issue de celle-ci, et de manifestations, d’importantes réformes politiques sont adoptées, dont la création d’un sénat national, la décentralisation des finances, la liberté de rassemblement et de la presse, l’abolition du visa de sortie obligatoire et le multipartisme. Les premières élections législatives multipartites en presque trente ans ont lieu en septembre-octobre 1990.

Après cette conférence nationale, dans le cadre d’élections où il n’est plus seul candidat, Omar Bongo est de nouveau élu en 1993, 1998 et 2005. Le 3 septembre 2009Ali Bongo Ondimba, ministre de la Défense devient le troisième président du Gabon, élu à l’occasion d’un scrutin majoritaire à un tour, avec 41,79 % des suffrages exprimés, soit environ 141 000 voix sur un total de 800 000 électeurs inscrits. Il devance Pierre Mamboundou, crédité de 25,64 % des voix, et André Mba Obame, le nouveau chef de l’opposition gabonaise et ancien ministre de l’Intérieur.

Ali Bongo Ondimba ets de nouveau élu en 2016. Il est remplacé en 2023 par le General de Brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a l’issu du coup de « liberté » orquestré le 30 août de la meme année.

Diplomatie et relations internationales

Du fait du poids économique de son pays et de la longévité du président Omar Bongo à son poste, qui lui a permis d’entretenir des relations suivies avec les dirigeants internationaux, le Gabon occupe une place non négligeable dans la diplomatie africaine, voire au-delà. Le pays s’est investi dans les conflits entre le Tchad et la Libye, en Angola, Namibie… et, plus récemment, dans le conflit syrien ou en Centrafrique, y compris militairement.

Le Gabon est membre de plusieurs organisations internationales dont les Nations uniesl’Union africaine, la CEMAC, la CEEACla Francophonie et l’OCI.

Géographie physique

Climat

Le Gabon est situé en Afrique centrale, à hauteur de l’équateur. Son climat est de type équatorial, chaud et humide, avec une alternance de saisons sèches et de saisons des pluies au cours de l’année. On distingue deux saisons humides (février-mai, grande saison des pluies et septembre-décembre, petite saison des pluies) et deux saisons sèches (mai-septembre, grande saison sèche et décembre-janvier, petite saison sèche).

Les températures moyennes sont comprises entre 21 °C au sud-ouest du pays (Port-GentilLambarénéMouilaTchibangaMayumba) et 27 °C sur la côte et à l’intérieur du pays. Les extrêmes vont de 18 °C à 36 °C. Les précipitations varient de 1 500 mm au nord-est et dans les régions de savane à 3 300 mm au nord-ouest et au sud-ouest. Le taux d’humidité atmosphérique est en moyenne de 85 %, il peut atteindre 100 % en saison des pluies.

Topographie

Topographie du Gabon.

On distingue trois types de relief:

  • les plaines côtières (larges de 20 à 300 km) à l’ouest du pays ; les plaines et dépressions (plaines karstiques de la Nyanga et de la Ngounié, plaine de la Lopé, plaines de la région des Lacs, aux alentours de Lambaréné) ; les deltas maritime et intérieur de l’Ogooué.
  • les massifs montagneux qui comprennent les monts de Cristal au nord-est de Libreville, le massif du Chaillu au centre (culminant à 1 020 mètres au mont Milondo) et le massif du Mayombe qui s’étend sur 800 km parallèlement à la côte de l’Atlantique ;
  • les plateaux et collines. Le plus grand ensemble de plateaux est localisé au nord-est (Woleu-Ntem et Ogooué-Ivindo) ; les plateaux Batéké, à l’est de la province du Haut-Ogooué, présentent un paysage de savane au milieu de la forêt.

Selon les estimations, 77 à 85 % du territoire est recouvert par la forêt. Le Gabon possède ainsi le plus fort taux de superficie forestière par habitant en Afrique.

La longueur du littoral est de 885 km2.

Le point culminant du Gabon est le mont Bengoué, 1 070 mètres, 0° 57′ 38″ N, 13° 40′ 54″ E, dans le nord-est du pays dans la province de l’Ogooué-Ivindo.

Source : Forêt du bassin du Congo.

Hydrographie du Gabon

Le bassin hydrographique de l’Ogooué couvre l’essentiel du territoire gabonais. C’est la raison pour laquelle cinq des neuf provinces administratives portent son nom. L’Ivindo, qui draine le quart nord-est du pays, et la Ngounié en sont les principaux affluents.

Le second bassin versant est celui de la Nyanga, le fleuve le plus méridional du pays. Le troisième est celui du Komo, qui prend source en Guinée équatoriale. C’est son estuaire, où est installée Libreville, qui a d’abord attiré les Européens au Gabon, plutôt que le delta marécageux de l’Ogooué.

Le Ntem, au nord, sert partiellement de frontière avec le Cameroun.

Faune et Flore

Le Gabon avait un score moyen de l’Indice d’intégrité du paysage forestier 2019 de 9.07, le classant neuvième sur 172 pays.

La faune et la flore du Gabon sont remarquables car la forêt équatoriale y est encore relativement bien préservée. Un grand nombre d’espèces animales et végétales sont protégées. La biodiversité gabonaise est sans doute l’une des plus élevées de la planète avec « 700 espèces d’oiseaux, 98 espèces d’amphibiens, entre 95 et 160 espèces de reptiles, près de 10 000 espèces de plantes, plus de 400 essences forestières et 198 espèces différentes de mammifères. » On y trouve de nombreuses espèces animales rares (le pangolin du Gabon, le picatharte…) ou endémiques (cercopithèque à queue de soleil…).

Le pays est une des réserves de faune les plus variées et les plus importantes d’Afrique: c’est un important refuge pour les chimpanzés (dont le nombre est estimé, en 2003, entre 27 000 et 64 000) et les Gorilles (35 000 recensés en 1983). La « Station d’études des gorilles et chimpanzés » à l’intérieur du parc national de la Lopé se consacre à leur étude.

Il abrite aussi plus de la moitié de la population des éléphants de forêt d’Afrique avec 22 000 individus (2005) dans le parc national de Minkébé.